Au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 Avril prochain. Se présentant comme un leader providentiel, il se positionne comme celui qui, après avoir libéré le pays de ses tourments, s’engage à entreprendre la reconstruction du Gabon.

L’actuel président de la transition gabonaise, qui avait jusqu’à présent l’habitude de se présenter lors des cérémonies officielles dans sa tenue militaire, a dérogé à cette tradition. En effet, lors de sa dernière apparition publique lundi dernier, il a opté pour une présentation plus formelle, arborant une veste et une cravate. Ce choix vestimentaire marque un changement symbolique fort, qui a annoncé avant sa déclaration officielle la fin du suspense quant à sa volonté de briguer la magistrature suprême.

L’auteur du coup d’État militaire qui a renversé Ali Bongo Ondimba à la fin du mois d’août 2023, mettant ainsi fin à plus d’un demi-siècle de domination de la famille Bongo, n’a finalement pas tenu son engagement de rendre le pouvoir au civil en organisant des élections libres et démocratiques. Le général, âgé de 50 ans, avait annoncé devant ses partisans à Libreville, lors d’une allocution officielle, sa décision de se porter candidat après de mûres réflexions et en réponse aux appels pressants de la population, en égrainant ses réalisations 18 mois après son coup d’état.

“J’ai réalisé 1969 kilomètres de routes. J’ai procédé à la distribution de 417 taxis et 400 autres seront livrés dans les tous prochains jours, soit une création de 817 emplois”, a-t-il déclaré.

Auprès de ses partisans venus des quatre coins de la capitale, l’euphorie est palpable. Ils se sont engagés à apporter leur soutien pour lui offrir la chance de poursuivre sa politique durant les sept prochaines années. Toutefois, il convient de noter que le président ne bénéficie plus du même consensus populaire qu’au lendemain de son coup de force. Ses adversaires l’accusent d’avoir accru la dette du pays et d’avoir lancé trop de projets, dont certains sont aujourd’hui à l’arrêt. L’ancien Premier ministre, Alain-Claude Billie By Nze, l’un des potentiels candidats à ces élections, a affirmé que le général Oligui Nguema ne devrait pas être autorisé à se présenter, estimant qu’il devait se mettre en disponibilité de l’armée, conformément au code électoral.

La conversion d’un militaire aux hautes fonctions de l’État, dans le contexte actuel des renversements militaires en Afrique de l’Ouest et Centrale, semble ne plus surprendre l’opinion générale. Ce phénomène, devenu presque récurrent, semble désormais être perçu comme une évolution naturelle dans les dynamiques politiques de la région.

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