L’agriculture joue un rôle central dans l’économie togolaise, représentant environ 70% de la population active. Le gouvernement togolais aspire à transformer ce secteur en une activité productive, générant une forte valeur ajoutée, et en un véritable moteur de la prospérité des agriculteurs et de la croissance économique du pays.

Des atouts physiques non-négligeable

Avec une contribution de 23,5% au produit intérieur brut (PIB), l’agriculture constitue un pilier fondamental de l’économie du Togo. Le pays bénéficie de ressources naturelles généreuses, soutenant sa politique agricole. Il dispose de 3,6 millions d’hectares de terres cultivables, dont seulement 45% sont exploités à ce jour. Ces terres sont riches et favorables à la culture, avec environ 536 800 hectares de terres irrigables et une disponibilité en eau annuelle estimée à 10 milliards de m3 d’eau de surface et 5,7 milliards de m3 d’eau souterraine. Avec une pluviométrie variant entre 1000 et 1500 mm par an, le climat tropical du Togo est particulièrement adapté à la culture de diverses variétés, telles que les céréales, les tubercules, les légumineuses, les légumes, les cultures de rente et les fruits.

La stratégie Togo 2025

Dans le but de donner un nouveau souffle à l’économie nationale, le gouvernement togolais a mis en place une feuille de route intitulée Togo 2025. Cette initiative vise à moderniser l’agriculture, en la rendant plus durable et à forte valeur ajoutée, tout en garantissant la sécurité alimentaire du pays. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, plusieurs projets phares ont été définis, soutenus par une réforme majeure du secteur agricole. Parmi ces projets, on retrouve l’amélioration de la productivité agricole et des rendements, l’accélération du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA), destiné à réduire les risques pour les agriculteurs, ainsi que l’agrandissement de l’agropole de Kara en partenariat avec le secteur privé. Une réforme en profondeur de la politique foncière agricole est également prévue pour soutenir une gestion efficace des terres et optimiser leur utilisation.

Les appareils mis en place par l’état  

Pour faciliter l’accès à la terre aux populations vulnérables et stimuler la production agricole, le gouvernement met en place des zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) dans chaque canton du pays. L’objectif est d’aménager 400 ZAAP d’ici 2025. Ces zones, d’une superficie moyenne de 100 hectares, sont équipées de mécanisation, d’irrigation, de bonnes pratiques agricoles et d’infrastructures adaptées pour une production efficace. Certaines ZAAP seront agrandies à 500 hectares pour permettre des blocs de production plus vastes.
Dans le cadre du développement durable de l’élevage, un diagnostic du secteur a été réalisé pour élaborer une stratégie visant à améliorer la production de viande et de produits laitiers au Togo. En parallèle, des zones dédiées à la production bovine (ZAPB) sont en cours d’aménagement.
Pour renforcer le secteur, des instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD) sont créés, ainsi que des aires d’abattage du bétail dans différentes régions. Le projet d’insémination artificielle complète ces initiatives pour un développement durable des filières animales.

Agro-industrialisation (la transformation)

Conscient des enjeux actuels et de l’incidence de la transformation sur l’économie, le gouvernement togolais a lancé en fin 2018 avec le soutien technique et financier de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) et de la Fondation Saemaul de Corée, le Projet de Transformation Agro-alimentaire (PTA-Togo) a pris son envol en 2022. Cette année-là, le pays a commencé à construire des centres de transformation agroalimentaire et à aménager de vastes blocs de production, allant jusqu’à 700 hectares, tout en mettant en place des infrastructures de soutien telles que des routes, l’électricité et les télécommunications.
L’objectif du gouvernement, d’ici 2030, est de développer 10 agropoles à travers tout le pays. Le PTA vise à transformer le secteur agricole togolais, en le rendant plus productif, moderne et à haute valeur ajoutée. Ce projet, d’un montant total de 42,3 milliards, devrait jouer un rôle crucial dans cette transition.

Ainsi, avec une vision claire et des actions concrètes, le Togo ambitionne de faire de son agriculture un secteur moteur de son développement économique et de sa croissance à long terme.

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